The new challenges faced by financial directions (FR)
“Quel portrait-robot pour le DAF de demain?”
Le 20 Avril dernier la 7ème édition du G20 Strategy & Management Summit dans son édition spéciale Finance, fut une journée de débats et conférences organisée autour du thème global de l’orchestration de la croissance et de son financement. Corinne Orémus a participé à l’animation de la table ronde sur le thème «Les Nouveaux défis de la Direction Financière», entourée d’intervenants experts d’horizons variés: Sisley, Groupe GCC, BNP Paribas, Zuora…
Parmi les principaux sujets abordés nous pouvons citer: la disruption des business models et ses impacts sur la fonction finance, l’attraction et la fidélisation des talents ainsi que les priorités 2017.
Retour sur quelques points traités lors de cet échange:
– Le caractère transversal du métier de directeur financier ne cesse de progresser. Dans ce contexte, comment le DAF doit-il exercer son leadership ?
Corinne Orémus: Le DAF a toujours eu un scope d’intervention très important et il a su faire évoluer son champ d’action sur des sujets souvent considérés jusqu’alors comme propres à la Direction Générale.
Désormais, les projets suivis ou initiés sont très connectés aux opérations business: redéploiement d’activité, extension de périmètres, développement de nouveaux produits ou de marchés, acquisition externes ou création de filiales… Nous sommes bien sur des projets de rupture ou d’évolution de modèles qui, tous, ont des impacts profonds en termes de conduite de changement.
Le DAF sera ainsi reconnu pour ses qualités managériales, son aisance relationnelle, sa force de conviction, ses talents de négociateur et sa pédagogie, tant vis-à-vis de l’extérieur qu’auprès des collaborateurs internes. Il doit également fédérer les énergies et faire travailler les équipes multi compétentes dans une logique de gestion de projets.
– De manière plus générale, la digitalisation des directions financières se poursuit. Quels sont les enjeux de transformation qui y sont associés ?
Corinne Orémus: On observe 3 styles de disruptions:
- Celles qui sont réglementaire et législatives,
- Celles concernant les Relations clients, la distribution, les usages numériques et l’émergence des Plateformes qui modifient en profondeur le business model,
- Celles qui renforcent les évolutions technologiques (Robotisation, cloud, automatisation, dématérialisation…).
Les impacts RH pour les directions financières sont donc très forts en termes de formation/adaptation aux nouveaux métiers, de méthodes de travail, de collaboration / transversalité. Le rôle du DAF évolue également dans ses relations avec les directions opérationnelles (Commercial, Marketing,Production ) car il est très connecté à l’implémentation de la stratégie avec la Direction Générale. De même, ses relations avec le DSI ou le CDO deviennent plus étroites. Sa vision globale l’amène à arbitrer et prioriser certains projets comme les sujets relatifs au traitement des données – commun à de nombreux départements – afin de renforcer leur fiabilité, éviter les redondances et faciliter leur interprétation.
– La question de la gestion des talents au sein des directions financières est de plus en plus cruciale. Que ce soit en termes de fidélisation des équipes, de management des générations Y ou de formation aux nouveaux outils technologiques. Comment répondre à ces problématiques ?
Corinne Orémus: Les enjeux sont multiples. Tout comme le DAF le rôle de ses collaborateurs est également amené à évoluer. Il s’agira ainsi d’intégrer de nouveaux profils aussi différents que des ingénieurs qui déploient des analyses prédictives ou qu’un trésorier qui saura gérer des flux complexes sur des entités internationales mais qui sera sensibilisé à la sécurité des paiements et à la fraude internet par le crédit manager.
Le DAF devra également veiller à l’intégration des jeunes générations dans ses équipes. Il prendra en compte leur impatience quant à leur évolution, un besoin d’équilibre vie pro/vie privée, le souhait de feedbacks plus fréquents et leur rapport à la hiérarchie . C’est plutôt positif et les directions savent s’adapter et innover par le renouveau de leurs pratiques managériales.
– Au final, si nous devions établir le portrait-robot du DAF de demain ?
Corinne Orémus: Les turbulences de l’économie et sa financiarisation implique un rôle fort de gardien du temple et de manager de la performance sur les marges, les résultats, le cash ; mais on devine bien, eu égard aux enjeux RH que le DAF est un acteur clé de la transformation qui s’accélère et se complexifie. Ses qualités managériales et de communicant seront alors les atouts solides de sa réussite.
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