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BAROMETRE METIERS #20 – ÉTÉ 2023

Baromètre Métiers ETE 2023

Un tour d’horizon de quelques tendances emploi et recrutement observées récemment sur nos métiers…

L’EDITO 

Avant le break estival, chacun, employeur comme candidat, affûte ses positions dans un contexte global fragilisé par un environnement géopolitique sous tension, les positions restrictives des banques centrales et une inflation persistante. Alors que notre vieille Europe est à la peine, en pleine crise identitaire et soucieuse d’asseoir sa position entre les dynamiques expansionnistes américaines et chinoises, notre pays montre chaque jour ses ressources et ses forces vives : le CAC 40 se porte à merveille avec des groupes qui consolident leurs positions sur l’échiquier international et des PME/GME qui affichent de très belles résiliences sectorielles (services, tech, infra, énergies renouvelables, agro, santé…). Une dynamique appuyée post covid par une vraie appétence des jeunes générations pour l’entrepreneuriat et la création de valeur, ce de façon totalement décomplexée face aux grands acteurs, et une reconsidération complète par les salariés de leur relation à l’univers professionnel comme à l’entreprise en général.

Un environnement tonique qui s’exprime d’autant plus dans le secteur financier que post Brexit, la place parisienne s’est révélée être une gagnante pour attirer un certain nombre de talents en provenance de la City. Infrastructures (techniques, écoles, transports…), régulations spécifiques (notamment fiscales avec le régime des impatriés), qualité de vie, ont fait la différence en faveur de Paris. Un mouvement qui devrait se poursuivre au cours de la deuxième partie de cette année.

En termes d’embauches, si en volumétrie le second trimestre marque un ralentissement, ce de façon inégale selon les activités / métiers, les projets de qualité existent et les opportunités se présentent.

A chacun de savoir les appréhender et y apporter la réponse adaptée…
Une démarche dans laquelle les équipes de Vendôme Associés seront heureuses de vous accompagner.

Bel été à toutes/tous.

Denis Marcadet

Stabilite CORPORATE BANKING

CORPORATE BANKING

Côté Financements

Beaucoup d’activité… mais moins d’élus au final ! Situation paradoxale où, après la première phase d’attentisme observée sur les opérations de grandes capitalisations, les deals restent dominés par une plus grande sélectivité (pour les opérations à effet de levier, la hausse des taux et les impacts inflationnistes sont évidemment passés par là). Cependant d’autres conservent une certaine dynamique comme les secteurs liés à la transition énergétique et quelques spécialités tech.

On observe par ailleurs l’impact des nouvelles obligations de reporting extra-financier des grands clients avec des arbitrages de crédits classiques vers les financements ESG où les indicateurs clé (KPI) et due diligence sont grandement renforcés sur ces sujets. Les financements en infrastructures ont gardé le vent en poupe mais avec une moindre intensité qu’auparavant.

Les impacts sur les bonus 2023 ont été en corrélation avec l’activité et les perspectives, les tendances observées ont fait état d’un niveau un peu plus faible que l’an dernier avec une attention spécifique portée sur les niveaux d’exécution Associate et VP. Tous se projettent déjà vers le second semestre et préparent leurs anticipations…

Concernant les Financements spécialisés, la croissance reste forte en leasing malgré l’impact de la hausse des taux ; l’affacturage, précédemment porté par l’inflation et son impact sur les prix, se stabilise quant à lui. Ceci se traduit dans les tendances calmes du recrutement sur ces secteurs où sont plutôt observées des mobilités par opportunité.

Coté Paiements

Le retournement des taux d’intérêt, le durcissement des contraintes financières pour lever des fonds, la baisse au niveau mondial des investissements dans les fintechs, les start-ups de la finance et la faillite de la Silicon Valley Bank ont bénéficié aux banques : rachat au «bon prix», développement de leurs propres solutions digitales, ré internalisation d’équipes Engineering.

On assiste donc à un regain d’intérêt de la part de ces équipes pour revenir sur des contrats de salariés après avoir privilégié pendant plusieurs années le statut de «consultant freelance». Quête de sens, envie d’intégrer une équipe, de s’inscrire dans la durée, de jouer collectif alors que, depuis le covid, l’individualisme « en entreprise » était de mise.

Mais attention, la réglementation DORA sur la résilience opérationnelle numérique des entités financières, va renforcer d’ici quelques mois la tension sur des ressources rares, en sécurité informatique, comme le rôle de RSSI… qui reçoit en moyenne 4 appels de chasseur par semaine pour bouger… Ces ressources vont se tendre en interne comme en cabinet de conseil.

Le rôle de ‘’Talent Retention’’ des ressources clés au sein des pôles RH va devoir se professionnaliser, comme celui de Talent Acquisition en son temps. Reste à identifier les messages percutants pour la future génération.

 

Stabilite Asset Management

ASSET MANAGEMENT

Un marché en demi-teinte où l’inquiétude et la prudence prédominent :

  • Collecte tirée par la gestion de taux (obligataire, monétaires, datés).
  • Fusions récentes de sociétés de gestion avec les enjeux d’intégration récente ou à venir d’équipes ou d’optimisation des organisations avec des doublons et des Co-Head pas toujours simple à gérer.

Dans un marché où les allocataires doivent faire converger les taux de rendement des portefeuille vers les niveaux de taux courant, les gestions IG et HY tirent leur épingle du jeu. Quelques postes sont ouverts, fruits de remplacement ou de création. La gestion diversifiée propose toujours quelques opportunités de poste pour les profils quantitatifs ou “quantamental”.

En revanche, on observe peu d’attrait pour la gestion globale ou émergeante, accentuée par les mauvaises performances du marché chinois ; la gestion européenne souffre avec réduction d’effectif et gel des embauches à la clé.

Des mouvements comme chaque année, post bonus de commerciaux et des départs toujours portés par un marché actif du Real Asset (Immobilier et Infrastructure en majeur) et des produits structurés. A noter que le marché des Third Party Marketer a investi de manière importante dans des recrutements de commerciaux seniors ces derniers mois.

Les entités alternatives américaines, très actives en Europe, restent opportunistes avec une grande flexibilité dans la localisation des candidats.

PRIVATE BANKING

Après une très belle année 2022, le premier trimestre a ‘’surfé’’ sur l’année de collecte et de génération de P&L inhérente. Les anticipations sont désormais moins bonnes. La nette diminution des deals a un impact sur la collecte ; les clients prennent moins de risques, les banquiers ont plus de mal à convertir et à assurer la croissance du P&L de leur portefeuille. Les banques privées affiliées aux grands groupes bancaires jouent la mobilité interne, avant tout pour remplacer les départs et poursuivent leurs recrutements de manière opportuniste.

Dans le prolongement de la création de nouveaux acteurs CIF, MFO, société de gestions à l’ADN Gestion privée, axés sur les clients HNWI, de nombreux postes de Banquiers/Gérants ont été/sont ouverts. Les banquiers se laissent séduire par des acteurs désormais capables d’adresser de manière professionnelle et rassurante des clients haut de gamme et de déployer des solutions sur mesure.

Malgré les discussions en cours sur l’impact de l’interdiction des rétrocessions, le marché des CGPI garde un appétit d’ogre et poursuit sa consolidation. En découlent l’ouverture de nombreux postes structurants pour les entreprises, capables de piloter la croissance et le développement, en direction commerciale, au sein des équipes en charge de l’offre ou des directions financières.

 

Stabilite INVESTMENT_BANKING

INVESTMENT BANKING & FINANCIAL MARKETS

Finance de marché

Après plusieurs mois de vraie liquidité, on note un ralentissement des embauches.  Les marchés oscillent entre la crainte d’une récession liée à la hausse des taux d’intérêts, hausse qui pourrait se poursuivre dans les prochains mois si les tensions inflationnistes persistent, et l’espoir d’une stabilisation des prix et donc des taux, ce qui amènerait les indices, en particulier sur les actions (actuellement soutenus par une minorité de secteurs tels que la technologie aux États-Unis), à repartir vers de nouveaux sommets. Néanmoins, les craintes d’une récession (qui toucherait spécifiquement le secteur immobilier professionnel aux États-Unis et les particuliers en Europe, notamment au Royaume-Uni) demeurent présentes et pourraient peser au cours de ce second semestre. C’est pourquoi le marché de l’emploi en 2023 est bien plus prudent que l’année précédente, avec notamment un gel des embauches dans les secteurs actions souffrant de la chute des opérations spécifiques telles que les introductions en bourse.

En cette fin de semestre, les marchés de change et taux notamment sur les émergents longtemps actifs marquent le pas, tandis que les hedge funds toujours opportunistes et en quête de pourvoyeurs de P&L consolident leurs acquis. Les Anglo-Saxons qui ont bousculé la place parisienne ont quasiment fait le plein, ils restent toutefois en éveil, voient du monde souvent sans suite, une démarche en soit source de déstabilisation des équipes pour les acteurs français de la place…

 

Stabilite M&A

M&A

L’année 2023 ne semble pas partie pour être un très bon millésime en M&A. Le marché est en effet beaucoup moins actif cette année. Les banquiers qui étaient chassés plusieurs fois par mois reconnaissent que leur téléphone sonne moins depuis quelques temps.

Alors que l’année dernière les fonds avaient permis de maintenir l’activité, ils sont moins actifs cette année. Entre la crise de la dette qui renchérit l’accès au crédit bancaire pour les fonds LBO, la crise boursière qui les empêche de céder leurs participations dans des conditions intéressantes et la dégradation économique qui pèse sur les résultats financiers des participations, le moins que l’on puisse dire est que les conditions ne sont pas optimales. Et plus globalement certains secteurs sont plus touchés que d’autres, comme par exemple certains segments de la tech ou l’immobilier.

Le marché n’est pour autant pas à l’arrêt, certains profitant des périodes plus complexes pour attirer des talents qu’elles n’auraient pas pu séduire en période d’euphorie. C’est une stratégie qui s’avère souvent payante en période de crise. Et certaines structures établies, qui ont connu des départs, sont également en quête de nouveaux talents, capables notamment de générer du deal flow.

Les banquiers seniors qui prennent la décision de quitter des situations confortables pour rejoindre des structures plus entrepreneuriales sont néanmoins très vigilants et demandent des garanties importantes, une pratique de marché que l’on avait un peu perdu de vue.

Suivant les conseils qu’ils donnent à leurs clients, acheter les cibles quand elles sont moins chères et consolider pour surmonter le ralentissement, nous avons assisté en cette première partie d’année à un mouvement de « M&A dans le M&A ». Quatre grandes banques ont montré la voie comme Mitsuho qui a annoncé l’acquisition de Greenhill, Mediobanca celle de Arma Partners, Deutsche Bank celle de Numis et SMBC qui a augmenté sa participation dans Jefferies. Preuve que le marché du M&A présente des opportunités de croissance intéressantes et que tous les espoirs sont permis.

 

Stabilite Corporate - Large and Mid Caps

CORPORATE – MID & LARGE CAPS

Alors que le marché reste soutenu pour les profils de CFO et DFT, les directions financières continuent d’être exposées à de nombreux enjeux majeurs :

  • Les impacts des crises successives (Covid, Ukraine, crise bancaire SVB et Crédit Suisse) avec les conséquences en termes de liquidité et de rentabilité (cost control). “Cash is king” est de nouveau dans tous les esprits, ainsi que la capacité de mener des projets de transformation ou de restructuration.
  • L’accélération de la digitalisation de leur activité (AI et big data) et l’automatisation des processus.
  • La poursuite de la montée en puissance de nouveaux risques : cybersécurité, fraudes, activisme, retour des sujets sanctions (Russie).
  • L’adaptation aux nouveaux enjeux d’organisation pour son équipe (flexiwork, équilibre vie privée/vie pro, management de la nouvelle génération, diversité & inclusion).
  • Enfin l’essor des problématiques ESG dans le contexte de la transition énergétique. L’UE a élargi le périmètre et ses ambitions en matière d’impact RSE et de taxonomie, ce qui implique pour le CFO une collaboration approfondie avec tous les acteurs de la chaîne de valeur. Il est le maitre de l’agenda ESG (actionnaires, investisseurs). En tant que garant de la performance financière, mais aussi de la performance extra-financière, il devient donc aussi un Chief Impact Officer, ou un Chief Value Officer notamment sur les sujets de raison d’être ou d’entreprises à mission.

Principaux demandeurs de profils cibles : les PME/ETI en hyper croissance et les participations de Fonds de Private Equity qui ont des attentes fortes en termes de structuration.

Quels que soient les enjeux : redéploiements d’activité, extensions de périmètres, développements de nouveaux produits ou marchés, opérations spécifiques comme les LBOs ou IPOs, les profils recherchés se concentrent toujours sur des compétences solides, habitués aux négociations qui peuvent se tendre à certains moments.

Au-delà des compétences traditionnelles (rigueur, probité, stratège financier, capacité de reporting, connaissances sectorielles), les soft skills restent déterminantes lors des process de recrutements : flexibilité et agilité indispensables dans un monde VUCA (“Volatility, uncertainty, complexity and ambiguity”), excellent niveau de communication (interne et externe), pédagogie, capacité à embarquer et fédérer les équipes autour d’un projet structurant seront des facteurs clés lors des décisions finales.

 

Stabilite Assurance & Conseil

ASSURANCE & CONSEIL

Le secteur assurantiel maintient ses impératifs de transformation forts et favorise, en ce moment, la mobilité professionnelle. Les enjeux réglementaires et financiers continuent de faire peser la tension sur les postes en actuariat financier et tarification (pénurie de profils, tension sur les salaires). Ce phénomène s’accroit en région, ce qui incite les mutuelles et assureurs régionaux à recruter en provenance de l’Ile de France, mais les profils identifiés ont rarement envie de revoir leur niveau de rémunération pour une mobilité à 1 ou 2 heures de Paris, ce qui explique ainsi un recours plus important aux Cabinets de Conseil… eux-mêmes en grande pénurie de ressources qualifiées !

Avec une pyramide des âges inversée, la tension continue sur les profils de Consultant Senior et/ou Jeune Manager, le cabinet de conseil doit désormais s’engager à offrir aux recrues de réelles perspectives et des actions d’accompagnement de leur développement (professionnel et personnel).

Il y a donc nécessité pour les cabinets de conseil à regagner la confiance de leurs clients (Banques & Assurances) et des jeunes générations, quitte à offrir des passerelles entre métiers !

 

Stabilite IMMOBILIER

IMMOBILIER

Anticipation de la baisse de la collecte et des taux de distribution en 2023, premiers ajustements des valorisations, sortie des investisseurs institutionnels et retail au profit d’actifs plus attrayants comme les obligations, autant d’éléments qui freinent un marché du recrutement sur le secteur.

Deux types de métiers connaissent néanmoins toujours une grande fluidité :

  • Les commerciaux et le service clients ; mercato des commerciaux CGPI (inflation des salaires fixes), renforcement des équipes institutionnelles, nécessité de structurer des pôles avec du middle management ; recherche de profils calibrés et techniques pour diriger les pôles services clients et mener des projets de digitalisation structurants.
  • Les fonctions en charge de gérer les actifs, d’assurer le suivi des transactions et le risque d’investissements : Asset Management, Fund (Finance) Management, Finance Controlling.

 

Stabilite Tax & Legal

TAX & LEGAL

Les entreprises sont à la recherche de profils qualifiés et expérimentés en matière juridique et en fiscalité pour les accompagner face à une réglementation de plus en plus complexe et des lois en constante évolution. Les compétences en matière de conformité, de gestion des risques et de résolution des conflits sont particulièrement recherchées.

Avec le développement croissant de l’IA, il est possible que cette dernière, ainsi que l’automatisation, aient un impact de plus en plus important sur les métiers du droit et de la fiscalité. Cela pourrait avoir une incidence sur les profils recherchés et les compétences demandées par les entreprises.

Tel est le constat actuel en matière de fiscalité : les profils ayant une expérience financière confirmée, analytique et la maîtrise des nouvelles technologies sont de plus en plus recherchés pour effectuer des modélisations et projections afin d’accompagner les entreprises dans le déploiement de leur plan stratégique et l’adaptation des business plans.

Face aux mutations du monde du travail, la capacité de fédérer et la force de persuasion sont les compétences clés recherchées par les entreprises qui recrutent et des éléments différenciants appréciés en entretien.

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