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Pourquoi le plafonnement des bonus inquiète les banques basées à Paris

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Le plafonnement des bonus affectera davantage les équipes françaises, dont les salaires fixes sont plus bas. Leurs attentes fortes liées à la reprise des marchés risquent de les pousser à aller voir ailleurs.

Par Anne Drif | 15/04/2014

Le nouveau plafond européen imposé aux bonus doit-il faire craindre aux banques basées à Paris une hémorragie de talents ? On peut le penser car la nette reprise d’activité en France sur les marchés ainsi qu’en fusions-acquisitions nourrit les espoirs de revalorisations salariales des banquiers d’investissement. Or, ces espoirs promettent d’être douchés par la règle européenne applicable à compter du 1er janvier 2015 au titre de l’exercice 2014. Celle-ci limite à deux fois le salaire fixe la part variable versée aux preneurs de risque des établissements bancaires. Et les banquiers de la place de Paris seront parmi les plus pénalisés par cette contrainte.

LesEchos - Corinne Oremus

En effet, leur base de salaire fixe étant parmi les plus faibles en Europe, leurs prétentions en matière de bonus en seront d’autant plus bridées. Leurs maisons rechignent en outre à revaloriser les fixes à cause de la rigidité du marché du travail en France. Les banquiers d’établissements français ayant pâti d’un nouvel écart dans les bonus avec leurs confrères des banques étrangères à Paris (lire ci-dessous), ils ont des raisons d’envisager un départ.

Le dégel des opérations élargit leurs possibilités de se recaser. Certaines équipes vont devoir être renforcées, notamment dans les fusions-acquisitions. « Il y a un risque de transfert,reconnaît le patron d’une équipe française de M&A à Paris, si les banques se plient au plafond sur les bonus et ne font rien. Si ce ne sont pas des banques américaines, certains auront intérêt à se tourner vers des boutiques de conseil ou des équipes interne d’industriels. » En février, Schneider a ainsi recruté Luc Rémont, le patron de Bank of America-Merrill Lynch en France. Reprise des recrutements

Après des années atones, le marché du recrutement frémit : « l’activité redémarre à partir du recrutement de profils juniors, témoigne la chasseuse de têtes Diane Segalen. Ce sont ceux que les banques avaient remerciés en premier car elles n’avaient plus assez de flux d’affaires. Le mouvement va se poursuivre vers des profils plus seniors, en particulier des spécialistes sectoriels dans les fusions-acquisitions. Des banques anglo-saxonnes à Paris pourraient vouloir renforcer la tête de leur structure locale ».

Le mouvement touche l’ensemble des métiers de la banque d’investissement. « Je sais que mes équipes sont assez sollicitées et les cabinets de chasseurs de têtes nous alimentent de nouveau », confirme un responsable au sein d’une banque d’investissement française. Les principales cibles d’intérêt ? « Ce sont les spécialistes sectoriels qui ont une réputation sur leur marché, sont autonomes et ont du levier sur les clients », poursuit il.

Les spécialistes du “risque” ont le vent en poupe

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Embaucher de Londres

Lui-même indique que si le flux d’affaires se poursuit et que sa banque recrute, « elle embauchera à partir de Londres, dont l’attractivité est plus forte qu’à Paris ». A cause du plafond, certains patrons de banques d’investissement anglo-saxonnes à Paris, envisagent même la question en termes de rapatriements ponctuels. « J’ai mené tous les efforts possibles pour conserver une équipe à Paris. Nous n’augmenterons pas les fixes, car cela amputerait trop notre base de coûts et la rigidité du marché du travail est trop forte », indique l’un d’eux. Accoler une prime de spécialité pour contourner le plafond comme y travaillent des banques, n’est pas une solution, selon lui. « En droit français, celle-ci serait considérée comme du fixe, et donc définitivement acquise, à la différence de Londres où elle reste du variable. » « La vérité est que soit nos meilleurs éléments auront un intérêt à quitter le territoire, soit ils devront accepter une baisse de salaire », conclut-il.

 

Anne Drif Cliquez ICI pour l’article complet dans le site LesEchos.fr.LesEchos.fr

 

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