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“A New York les spéculateurs se frottent les mains “

Par D. Pellecuer – 16/07/2008

lefigaro.fr

 

Les traders qui parient sur la baisse des marchés ont réalisé en juin leur meilleur mois en sept ans. Un arbre qui cache la forêt.

Crise immobilière, flambée du pétrole, inflation galopante, dépréciations d’actifs qui n’en finissent plus: le cocktail a fait chuter les bourses mondiales, de 30% pour le Cac 40 et de 24% pour le Dow Jones. Sur le seul mois de juin, le Dow Jones a plongé de 10%. Mais pour une poignée de spéculateurs malins, la crise constitue une véritable aubaine. Le Strunk Short Index qui suit les gestionnaires spécialisés dans la vente à découvert, a bondi de 10,47% le mois dernier. C’est la meilleure performance depuis mars 2001, date à laquelle l’indice a grimpé 12,45% en plein éclatement de la bulle internet. Mieux, sur le premier semestre, le même indice, compilé par Harry Strunk de Treflie Capital Management a bondi de 19,34%. Pour retrouver des performances similaires, il faut remonter à 2002. En plein éclatement de la bulle technologique, l’indice s’était envolé de 30%. En 1990, lors de la dernière grande crise bancaire des Etats-Unis, l’indice avait progressé de 43%.

2008 s’annonce donc comme un bon crû pour les spéculateurs. L’an dernier déjà, John Paulson a défrayé la chronique en encaissant 3 milliards de revenus, se plaçant en tête des 100 traders ayant le plus gagné selon le classement du magazine Trader Monthly. Cet ancien de chez Bear Stearns, la banque qui a frôlé la faillite, et diplômé de Harvard, avait anticipé la crise immobilière aux Etats-Unis, créant 4 fonds spéculatifs destinés à couvrir le risque de défaillance de ces titres hypothécaires.

Dans le contexte actuel de crise, certains sont choqués par ces gains pharaoniques, d’autant que les traders et Hedge Funds, en pratiquant la vente à découvert et en alimentant les salles de marchés de fausses rumeurs, sont accusés d’amplifier le mouvement de baisse. Le problème est pris très au sérieux des deux côtés de l’Atlantique. Mardi, le dirigeant de la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme boursier américain, a déclaré que la réglementation va essayer de limiter la vente à découvert d’actions de Fannie Mae, Freddie Mac, Lehman Brothers et Merrill Lynch. En France, certains courtiers ont interdit la vente à découvert sur certains titres liés au secteur immobilier.

Accusés de tous les maux, les traders dont l’image a été ternie par l’affaire kerviel, se défendent en expliquant qu’ils permettent de rendre le marché plus liquide en prenant des positions à risque que eux seuls peuvent prendre. Ils rendraient ainsi le marché plus efficient. Mais les traders qui s’enrichissent dans les marchés baissiers restent des cas isolés. La majorité subit les effets de la crise. A Wall Street (New York) et à la City ( Londres), la Mecque de la finance mondiale, on licencie à tour de bras. D’après le Centre for Economics and Business Research (CEBR), le secteur financier devrait perdre 11.000 emplois en 2008 à la City. Les bonus ont fondu comme neige au soleil en 2007. Et ceux de 2008 s’annoncent déjà très mauvais, voire nuls sur certains actifs. Longtemps arrogants, les traders font désormais profil bas. Interrogé par l’Agefi, Denis Marcadet, du cabinet Vendôme Associés résume ainsi la situation: «l’an dernier, nous avions beaucoup d’offres de postes de traders et peu d’écoute de leur part. Aujourd’hui, ce sont les traders qui appellent spontanément, alors que nous avons moins de mandats ».

 

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