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Ce que nous apprend la nomination de Macron sur Rothschild

Par Julia Lemarchand, le 28/08/2014

eFinancialCareers.fr

La nomination d’Emmanuel Macron à Bercy est-elle vraiment une surprise ? N’avait-il pas été déjà pressenti comme candidat potentiel à un portefeuille ministériel à la veille du dernier remaniement fin mars, après la déroute du PS aux municipales ? Ce « mozart de la finance » n’a jamais cessé de brouiller les pistes. Son parcours atypique à divers égards nous permet d’en savoir plus sur les banques d’affaires en général, et sur Rothschild en particulier, à la fois comme chasseur et pourvoyeur de talents et réseau d’influence au coeur du pouvoir politico-financier.

Macron, un profil de jeune banquier d’affaires atypique, vraiment ?

On n’entre pas chez Rothschild par hasard. Néanmoins l’arrivée dans la banque d’affaires le 1er septembre 2008 – dix jours avant la chute de Lehman Brothers – de cet ancien thésard en philosophie, dernier assistant de Paul Ricœur (qu’il a aidé à rédiger La Mémoire, l’Histoire et l’Oubli) jette le trouble… « J’ai eu de la chance, confiait-il au Point en 2012. J’avais un parcours très peu intelligible. Personne ne pouvait le comprendre ailleurs que chez Rothschild ». Certes, Emmanuel Macron ne présente pas le profil classique des jeunes recrues de la banque d’affaires. Très majoritairement issus des meilleures écoles de commerce et d’ingénieurs, ces jeunes diplômés frais émoulus des plus prestigieuses formations françaises entrent comme analystes, avant de gravir péniblement un à un les nombreux échelons de la banque (analyste 1ère, 2e et 3e année, puis associate, directeur, managing director, associé-gérant). Le fils de médecins de province entre, lui, chez Rothschild, à 30 ans et directement au poste de directeur. Une « belle entrée, très bien valorisée », résume Etienne Maillard, fondateur et associé du cabinet de chasse Themis Executive Search.

« Voies parallèles »

Cependant « des voies parallèles ont toujours existé pour entrer dans le monde très élitiste de la banque d’affaires », insiste de son côté, Arnaud de Courson, ancien banquier, devenu chasseur de têtes en finance, et également conseiller général divers droite de Levallois-Perret. « C’est particulièrement vrai Outre-manche où l’on retrouve plus couramment des diplômés de lettres ou de philosophie dans le secteur, ce qui ne les empêche pas d’être de très bons banquiers ! », assure ce consultant, tombé jeune, lui aussi, dans la marmite politique alors qu’il était encore jeune banquier. D’ailleurs, la philosophie et la banque d’affaires ne sont pas des disciplines si éloignées, après tout.

« L’aptitude au raisonnement, la capacité d’interprétation, la déclinaison des processus sont communs aux banquiers et aux philosophes. La banque d’affaires n’est pas aussi linéaire et mécanique que l’on imagine », prévient Denis Marcadet, président-fondateur du cabinet Vendôme Associés.

Le chasseur de têtes en finance ne croit pas si bien dire. Le bras droit de David de Rothschild, François Henrot, qui a recruté Macron en 2008, a publié “Le Banquier et le Philosophe” en 2010. Ouvrage dans lequel il dialogue avec le philosophe Roger-Pol Droit à propos de la crise de 2008 et des banquiers.

Une autre façon de recruter?

C’est un constat. Depuis plusieurs années, le culturel et l’identitaire ont pris du poids dans le choix des recrutements au sein de la banque d’affaires.

“On s’attache moins aux compétences financières stricto sensu, et on porte une attention particulière croissante à la personnalité, à la maturité, à l’intelligence comportementale et à l’intellectualité des candidats », témoigne Denis Marcadet.

À cet égard, des établissements comme Lazard ou Rothschild à Paris se montreraient plus… […]

 

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